Créée il y 20 ans, l’Ultra-Trail du Mont-Blanc ou UTMB est une des courses de Trail les plus mythiques du monde : 171 km, 10 000 mètres de dénivelé positif, 3 pays traversés pour faire le tour du Mont Blanc.

Carte et Performance UTMB David

Bien plus qu’une course, c’est une aventure qui repose sur des valeurs fondamentales de dépassement de soi, solidarité, respect des hommes et de l’environnement, avec un parcours hors norme et une beauté saisissante des paysages.

Qu’ils soient coureurs professionnels ou amateurs, affichant un chrono de 20 à 46 heures maximum, chacun sort forcément grandi de cette expérience unique.

Et bien cette course mythique David, un SoftFluentee qui va bientôt fêter ses 10 ans de boîte en tant que Consultant Senior et Architecte, a non seulement participé mais a surtout terminé dans les temps (41h26). Sa femme et ses enfants l’ont accompagné pour les dernières foulées sous l’arche d’arrivée de Chamonix.

Ligne d'arrivée David UTMB

David n’en est pas à son 1er exploit dans le genre, il s’y prépare même depuis 2019 !

Classement David UTBM

 

Nous ne sommes pas peu fiers d’avoir un tel collaborateur dans nos équipes et avons souhaité vous partager son ressenti face à un tel exploit.

 

Tu as l’habitude de faire des trails avec des dénivelés, mais là on est dans une autre dimension non ?

C’est mon premier format 100 Miles, et à chaque fois qu’on change de format des nouveaux problèmes nécessitant des adaptations apparaissent. La principale difficulté ici est la gestion de 2 nuits consécutives sans dormir tout en gardant un minimum de contrôle. La hausse de distance et de D+ ne sont pas forcément significatifs. Les deux courses qui m’ont permis de participer au tirage au sort sont le « Val d’Aran by UTMB : CDH » de 104 km et « l’infernal trail des Vosges : ITA130 » de 130 km. Ces deux courses étaient plus difficiles techniquement pour le Val d’Aran et dans des conditions climatiques plus difficiles pour les Vosges (pluie + brouillard + froid).

L’UTMB de cette année s’est déroulé sous une météo idéale et le parcours n’est pas techniquement très difficile (c’est en grande partie le parcours du GR5 : TMB). Donc avec une bonne gestion de course, un bon respect des intervalles d’alimentation et une bonne hydratation, ce premier 100M s’est plutôt bien passé (bon… il y a eu des difficultés quand même hein 😉). Pour l’instant la principale différence est plutôt l’après course, je sens que l’impact est plus profond et la récupération totale sera sûrement beaucoup plus longue.

Il n’y a pas que la dimension sportive, l’ultra trail c’est aussi suivre un parcours où je ne serais peut-être jamais allé, et l’UTMB propose plein de passages spectaculaires. Je garde en mémoire le passage du col de la Seigne après la montée de la croix du bonhomme au lever de soleil, puis les pyramides calcaires et la descente au lac Combal. Après un effort continu toute une nuit, tomber tout à coup dans un état contemplatif est vraiment caractéristique de ce type d’épreuve.

Voici quelques photos de cette descente que j’ai prises :

Les pyramides calcaires avec la lune encore visible

Pyramides calcaires

Le Soleil se lève et se reflète sur la neige en arrivant au lac Combal

Lac Combal

A noter aussi la dernière descente de la Flégère jusqu’à Chamonix (1000 D-) dans de bonnes conditions, où j’arrivais toujours à avoir une foulée et un peu de souplesse. C’est aussi grâce aux 2 podologues de Vallorcine qui m’ont fait des straps anti-échauffement aux pieds, il faut le dire ! Oui 2, car c’était pour l’une d’elle l’occasion de former la seconde, ça a été jusqu’à la photo des pieds pour documenter ça quelque part surement. Elles ont pris le temps de bien faire le truc quoi. Ça explique la pause d’1h à Vallorcine…

Tout cela s’est joué sous un temps magnifique avec vue sur le Mont blanc pour une arrivée triomphale. C’est un peu l’avantage de ne pas être trop fort : j’arrive sur le coup de 11 heures, alors que d’autres bien plus balaises doivent arriver en pleine nuit sans faire de bruit pour pas gêner les riverains. Cette ambiance dans Chamonix à l’arrivée est incomparable à mon niveau par rapport à n’importe quelle autre course.

Comment t’y es-tu préparé ?

Correctement s’entrainer, garder la régularité avec une progressivité acceptable pour l’organisme, la motivation, le tout s’intégrant dans la vie de tous les jours, c’est-à-dire en minimisant l’impact familiale et professionnel, est bien plus difficile que l’épreuve elle-même.

Dès le mois janvier, sachant que j’étais tiré au sort, j’ai suivi un programme d’entrainement via l’application Run Motion coach (https://run-motion.com/ : une application savoyarde. Du solide donc !). Soit 8 mois d‘entrainements, avec 4 entrainements par semaine. L’application se charge de gérer les macro-cycles d’entrainements et d’assimilation et la progressivité adaptée à son niveau. J’ai tout de même ajouté 2 weekends qu’on appelle « Weekend choc » dans les Alpes à Combloux et dans le Jura à Saint-Claude pour travailler la technique de descente et quelques montées longues.

Mais comment s’entrainer sur une épreuve de montagne en habitant en région parisienne ? et bien on court sur du plat 😊, mais longtemps ! Et quand faut faire du dénivelé c’est des aller/retour dans la côte de Chènevière ( 60 D+, donc pour une séance de 1500D+, c’est 25 aller/retour… Ca entraine le mental aussi). Au final la séance la plus longue était de 5h (hors WE choc) en alternant course (2.5 km) et marche (1 minute).

Il y a aussi les conseils pointus de Ugo Ferrari (autoproclamé Duc de Savoie !) en étant moi-même membre de la prestigieuse Duc Army (https://lantreduduc.fr/). Un coureur (speaker sur les courses quand il décide de travailler… second degré : ne vous inquiétez pas, il en est friand) qui a tout de même un sacré niveau puisqu’il a terminé 22eme (Il a mis la pile à plus de 100 coureurs avec un meilleur Index UTMB, et ça c’est bon !). Ecouter ses podcasts, ajouté à la sensation d’appartenir à un groupe – ils ont mis une ambiance remarquée à Notre dame de la gorge – alors que je suis plutôt isolé dans ma pratique est une aide psychologique précieuse pour maintenir la motivation sur le long terme.

Donc voilà : la préparation c’est le retour d’expérience du passé, corriger les erreurs, tout en maintenant une régularité et une rigueur acceptable. Comme le boulot quoi … 😊

 

Quel est ton prochain défi ?

Je commence tout juste à avoir envie de m’y remettre ! Je pense que je vais me fixer 3 objectifs plus petits cette année :

Le lièvre et la tortue (http://www.lievretortue.fr/)en en Novembre : 19km / 300D+ en autonomie de nuit dans le 91) Le classico avec un buffet (oui, j’ai bien dit un buffet) à l’arrivée : Magnifique !

Trail d’Alsace Grand Est 100 km (C’est aussi un « By UTMB ») en Mai. C’est avant tout la date et l’accessibilité que je recherche plus que les fameuses Running Stones, mais bon on ne sait jamais … ça peut toujours servir…

Trail de Val Cenis 80 km en Aout : j’ai déjà fait cette course, mais un risque orage avait poussé l’organisation à réduire le parcours à 70 km. Un certain Ugo avait fait 2eme cette année-là, sur le parcours complet lui . Je me dois donc de finir le vrai parcours !

Et peut-être un gros objectif 2025 : je vois bien la MIUT à Madère. 115km. Pour avoir fait le 40km de l’Eco Trail, je sais que les montées sont bien énervées ! Mais là, l’accès c’est quand même moins simple… ou alors l’UTMB avec les 3 Running Stones du Trail d’Alsace … 😉

 

Pour en savoir plus https://live.utmb.world/fr/utmb/2023/runners/2497

Ne ratez plus aucune actualité avec la newsletter mensuelle de SoftFluent

Newsletter SoftFluent