L’impact environnemental du numérique s’accroît d’année en année. Alors qu’il atteint déjà 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), ce chiffre pourrait doubler d’ici 2025 si on ne fait rien.
Les leviers de réduction de l’impact numérique sont à tous les niveaux : conception de logiciels, flux d’informations mais aussi, obsolescence, usage et utilisation des nombreux appareils numériques.
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La production d’appareils numériques représente un poste très lourd : 78 % de l’impact environnemental du numérique sur les émissions de gaz à effet de serre est lié à l’étape de fabrication (source ADEME). Celle-ci nécessite une extraction important de métaux rares, effectuée dans des pays au mix énergétique fortement carboné (à titre d’exemple, un ordinateur de 2 kg nécessite de mobiliser 800 kg de matières premières pour sa fabrication, notion de sac à dos écologique)
Par conséquent, il est urgent de modifier notre mode de consommation, notamment en prolongeant la durée de vie des équipements numériques. Découvrez ci-après quelques bonnes pratiques pour tendre vers la sobriété numérique.
Acheter moins d’appareils
Les Français.e.s changent en moyenne de smartphone tous les deux ans alors que dans 88% des cas, ils sont encore en état de fonctionner. La publicité, la course aux nouveaux modèles des différentes marques fonctionnent comme autant d’appels de sirènes. Mais a-t-on vraiment besoin d’un nouveau téléphone ?
Le premier geste de sobriété numérique, c’est de se poser cette question avant d’acheter. Et lorsque la réponse est oui, opter pour un appareil en adéquation avec ses besoins plutôt que de choisir le dernier modèle à la mode.
Préférer la seconde main
Lorsqu’acheter un nouvel appareil est indispensable, choisir la seconde main est, non seulement une option plus écologique qui contribue à la sobriété numérique, mais c’est aussi plus économique. Les produits reconditionnés sont nettoyés, vérifiés et restaurés par des professionnels et offrent la garantie d’être en bon état et de pouvoir fonctionner encore plusieurs années (garantie minimale de 6 mois pour les biens d’occasion).
Opter pour un appareil réparable facilement
Les appareils ne sont pas forcément conçus pour être réparés, c’est ce que l’on appelle l’obsolescence programmée : batteries soudées, composants collés entre eux, impossibilité d’ouvrir l’appareil, pièces introuvables. Néanmoins, depuis la loi Antigaspillage de 2020, l’affichage de l’indice de réparabilité est obligatoire. Des sites comme iFixit, Fnac, Darty évaluent la réparabilité des appareils et communiquent sur l’indice.
Prendre soin de ses appareils
Dans l’optique de conserver ses appareils le plus longtemps possible, on peut adopter des gestes de bonne utilisation et d’entretien mais aussi éviter toutes les mises à jour évolutives proposées en privilégiant les mises à jour correctives.
Et enfin, recyclez vos appareils lorsque vous les utilisez plus !
Outre la production des appareils numériques, leur usage est aussi source de pollution, notamment lié à l’infobésité des données. Lorsque l’on fait une recherche Internet, que l’on envoie un mail ou que l’on regarde une vidéo, on génère ou on reçoit des informations numériques qui transitent par les infrastructures réseaux (les antennes, les câbles ou la fibre optique). Les informations sont stockées dans des centres de données qui sont aussi consommateurs d’énergie.
Là encore, cela passe par une prise de conscience et un changement de nos habitudes. Découvrez ci-après quelques bonnes pratiques pour tendre vers la sobriété numérique.
Bien paramétrer son appareil
Le premier réflexe pour limiter l’impact de l’usage de son appareil, c’est de bien le paramétrer. Il est, par exemple, possible de désactiver :
- les options de connectivité (Wi-Fi, Bluetooth, 4G) lorsqu’on ne les utilise pas
- les applis qui consomment des données en permanence alors qu’on ne s’en sert pas.
Pour surfer sur internet, le réseau Wi-Fi est moins énergivore que le réseau 4G.
Limiter l’usage de la vidéo
Pour réduire la consommation de données liée à l’usage de la vidéo, on peut désactiver la lecture automatique sur les plateformes comme Netflix, Amazon Prime ou Youtube. On peut aussi privilégier le téléchargement à la lecture en streaming et, enfin, éviter de visualiser en HD. En effet, diminuer légèrement la qualité des vidéos visionnées est aussi un bon moyen de limiter leur impact.
Nettoyer les espaces de stockage
Toutes les données que nous produisons (photos, vidéos, fichiers textes) ont besoin d’être stockées. Avec l’avènement du cloud notamment, elles occupent de la place dans les centres de données et sont même parfois dupliquées. Pour réduire l’impact du stockage de ces données, on peut faire le tri dans ses documents, ne garder que l’essentiel, supprimer ses vieux mails (surtout ceux qui ont une pièce jointe) mais surtout ses vieux fichiers photo ou vidéo, ou stocker un maximum de données localement, sur un disque dur par exemple ou un PST pour le mail. On peut aussi limiter le nombre de mails à envoyer, limiter le nombre de destinataires et alléger les envois.
Lorsque vous avez mis en œuvre tous les leviers en faveur de la sobriété numérique, vous êtes crédibles pour encourager vos fournisseurs et partenaires à agir dans ce sens également.
L’entourage, l’écosystème de l’organisation est clé dans sa transformation pour lutter concrètement contre le réchauffement climatique. Choisir des partenaires qui partagent vos valeurs et peuvent aider l’organisation à atteindre ses objectifs de soutenabilité est vertueux.
Outre la satisfaction de contribuer à la planète, de proposer aux collaborateurs et aux clients une démarche en phase avec leurs préoccupations citoyennes, vous serez prêt le jour où la législation sera contraignante sur ces sujets et ne laissera plus le choix.