Le développement de logiciels a longtemps été le seul moyen pour les entreprises de bâtir tout type d’applications fiables et performantes et d’innover. Les applications logicielles jouent un rôle crucial en apportant efficacité et productivité dans la digitalisation des processus. Plusieurs milliards d’euros de budgets dépensés, plusieurs millions de développeurs dans le monde, des technologies toujours plus innovantes, des attentes accrues des utilisateurs et des clients. Avec l’émergence du No code (le Gartner prévoit une croissance du marché low-code de 20% en 2023), les entreprises jonglent entre cette solution et le développement traditionnel pour gagner en rapidité et efficacité.

Alors que les pratiques de développement traditionnelles exigent des professionnels capables d’écrire le code, l’approche du  No code se base sur un environnement visuel. Les modules pré-conçus permettent de concevoir une application grâce à un simple jeu de construction ‘glisser-déposer’.

Comme le précise Jean-Baptiste, Expert Power Platform chez Devolis

Le Low Code et le No Code sont deux approches de développement de logiciels qui visent à simplifier et à accélérer la création d’applications. Elles se distinguent principalement par la quantité de code informatique nécessaire pour réaliser une tâche. En résumé, le Low Code permet de réduire la quantité de code nécessaire pour construire une application, tandis que le No Code vise à supprimer complètement la nécessité d’écrire du code. Le Low Code est donc moins radical que le No Code et peut être une solution intéressante pour les entreprises qui ont besoin de développer rapidement des applications.

Power PlatForm de Microsoft est une plateforme de Low Code tandis qu’un outil comme Zapier est un outil de No Code.

Les plateformes No Code/Low Code permettent

  • De s’affranchir de l’apprentissage d’un langage de programmation
  • Aux néophytes d’être autonome et d’avoir un résultat professionnel
  • Aux développeurs d’être plus productifs ou focus sur des taches à plus haute valeur ajoutée

 

Le No Code/Low Code peut-il réellement remplacer le code ?

Si votre besoin consiste à créer une application simple d’utilisation à moindre coût avec peu de ressources alors le No Code est une très bonne idée.

En plus de concevoir et de mettre sur le marché des applications dans un laps de temps relativement court, le Low code propose des modèles et des composants réutilisables qui peuvent aider les profils non techniques à créer des prototypes facilement et rapidement.

La question du budget est centrale dans la décision de partir sur du No Code/Low Code ou des développements spécifiques.

En revanche, si votre projet a vocation à devenir un outil complexe, intégré avec d’autres outils, avec l’ambition à terme de devenir le socle technologique de votre activité alors il pourrait s’avérer contre-productif voire impossible d’utiliser une solution No Code.

 

Quand utiliser le No Code/Low Code ?

L’utilisation du No Code/Low Code est particulièrement pertinente dans une logique expérimentale qu’il s’agisse de tester grandeur nature vos idées : une nouvelle proposition de valeur, un prototype, un MVP… avec la possibilité de mobiliser les équipes métier et d’avoir un meilleur dialogue et une compréhension facilitée avec l’équipe technique.

Vous ne pourrez probablement pas tout faire mais vous pourrez

  • Commencer
  • Valider la solution par vos utilisateurs

Tout en ayant conscience des limites du No Code/Low Code à long terme.

Vous pourrez alors poursuivre (ou pas) et pérenniser éventuellement cette solution avec un développement spécifique.

 

Quelles sont les limites du No Code/Low Code ?

Fonctionnalités rigides

Attention à ne pas investir massivement dans de nouvelles fonctionnalités, en ayant recours à des solutions tordues et coûteuses pour essayer de faire correspondre l’application qui a atteint ses limites, à votre nouveau besoin au risque d’aboutir à un logiciel beaucoup plus rigide et bien plus dispendieux que si vous aviez opté pour une solution sur mesure dès le départ.

 

Sécurité

Vous n’avez pas le contrôle ni un quelconque droit de regard et ne maitrisez pas de fond en comble votre application… vous dépendez forcément un peu de l’entreprise qui fournit votre plateforme ‘no code’

 

Maitrise des coûts

Le force d’une approche No Code/Low Code est de capitaliser sur des outils SaaS dont le business model repose sur une facturation au nombre d’utilisateurs et de fonctionnalités. Plus votre application fonctionne et attire de nouveaux utilisateurs, plus vite le plan d’abonnement atteint la limite. Passez au plan supérieur peut rapidement devenir exponentiel et ce, d’autant plus si vous avez plusieurs applications concernées. D’ailleurs, ces plans d’abonnement souvent attractifs avec les fonctionnalités de base deviennent hors de prix lorsqu’il faut ajouter la fonctionnalité dont vous ne pouvez pas vous passer… pouvant aller jusqu’à mettre en péril votre business model

 

Maintenance

Dans la mesure où le No Code/Low Code repose sur une multiplication d’outils Saas ou de plugins’, à chaque mise à jour, il faut non seulement veiller à mettre à jour l’ensemble des applications mais aussi vérifier que cette mise à jour n’ait pas généré d’anomalie sur une autre application. Par conséquent, la maintenance d’une application No Code/Low Code peut rapidement être compliquée voire chronophage. Et lorsque les applications sont interconnectées, le diagnostic et la résolution d’erreurs sont encore plus complexes.

 

Propriété du code

Une des principales problématiques du No Code/Low Code est que l’application que vous allez développer ne viendra pas valoriser votre entreprise d’un point de vue technologique. En effet, le code utilisé pour faire fonctionner votre application ne vous appartient pas. Vous ne capitalisez que sur l’expérience acquise.

 

Hébergement des données

Le business model de la plupart des solutions No Code/Low Code est de vous facturer de manière mensuelle l’hébergement et le fonctionnement de votre application. Rien de nouveau, WordPress a toujours fonctionné ainsi. Toutefois, WordPress laisse le choix et il est possible d’héberger une application sur les serveurs de son choix (fournis par WordPress ou non). Or, la plupart des outils No Code ne laissent pas ce choix là ce qui vient poser de nombreuses questions en matière de coût, de performances et même de RGDP (puisque l’hébergement est souvent à l’étranger hors UE)

 

Conclusion

Si on entend autant parler du No Code/Low Code ces derniers temps, c’est bien parce qu’il est parvenu à apporter une solution aux frustrations récurrentes des projets classiques de développement : rédaction de cahier des charges longue, difficulté d’embarquer les équipes métiers et de manager le changement, effet tunnel, mobilisation de beaucoup de ressources (développeurs, temps et argent…).

Par conséquent, une complémentarité entre No Code/Low Code et code spécifique peut être utile pour valider les concepts et voire nécessaire lorsque le projet devient complexe, avec de nombreuses fonctionnalités et un besoin de flexibilité en nombre d’utilisateurs…

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